Ce quatrième volume de la collection « Penser l'immigration autrement » rassemble des articles publiés dans la revue Plein droit dans la perspective de constituer une mémoire des luttes de l'immigration. L'ensemble de ces articles rend compte de la diversité et de la richesse de mouvements sociaux qui ont émaillé le XXe siècle. L'un des objectifs de ce recueil : que la longue histoire des luttes passées inspire celles du présent...
Le 15 avril 2008, trois cents travailleurs sans-papiers décident de se mettre en grève. Cet ouvrage, fruit d'une enquête collective, raconte les péripéties de ce mouvement et en analyse les enjeux politiques, syndicaux et économiques.
Plusieurs jeunes sociologues de l'Université de Nanterre réunis dans un collectif analysent les mobilisations politiques des populations sans papiers selon trois axes : la longue histoire des luttes des populations migrantes, l'adaptabilité à la précarité et les formes de résistance.
Les luttes dans lesquelles les migrantes africaines ont joué un rôle important par leur apparition dans la scène publique, notamment en tant qu'acteurs associatifs, ont contribué à changer le caractère strictement masculin que l'immigration avait acquis en France depuis les années 1970. Cet entretien menée par l'anthropologue Catherine Quiminal auprès de Madjiguene Cissé, déléguée à la coordination nationale des sans-papiers et auteur de Paroles de sans-papiers, met au jour au sein de ce mouvement des conflits entre les Français et les migrants, entre les hommes et les femmes.
Suite à l'opération de régularisation des sans-papiers qui a débuté le 24 juin 1997 en France et qui devait s'achever fin 1998, au 1er décembre 1998 un peu plus de 80 000 des 140 000 sans-papiers qui en avaient fait la demande avaient été régularisés, soit environ 57 pour cent des demandeurs. Au 17 novembre, la plupart des recours gracieux adressés aux préfets avaient déjà reçu une réponse, mais les réponses ministérielles aux recours hiérarchiques tardaient. La proportion de décisions négatives rectifiées suite à ces recours (près de 20 pour cent) reflétait la prise en compte de l'avis de ceux qui prônaient un nouvel assoplissement des critères, voire la régularisation de tous les demandeurs, ce qui a déclenché plusieurs grèves de la faim des sans-papiers dans le but de faire pression sur le gouvernement. Cette revue de presse fait l'analyse de la poursuite de cette pression pour qu'il fasse un geste en leur faveur, la pression exercée par les Verts et la réaction des associations et des Eglises.
Publication d'une thèse de sociologie politique qui interroge les raisons du passage à l'action collective de la frange la plus discriminée de l'immigration, celle des clandestins ou sans-papiers. Ces mouvements sociaux étudiés depuis 1972 - et spécialement en 1996 - reposent sur des pratiques de mobilisation comme la grève de la faim mais également sur des réseaux communautaires ou des réseaux sociaux portés par des militants politiques associatifs ou religieux. De ce point de vue, l'immigration clandestine en tant qu'objet d'investissement ou de revendication politique alors même qu'elle se situe à la frontière des droits ou de l'illégalité est une dimension sociale qui remet en question le cadre national de la France.
L'actualité politique en France se caractérise à la fois par une unification de la classe politique dans une perspective européenne et par l'émergence de porte-parole au sein d'une société civile en mouvement. L'ouvrage interroge, à la lumière de la Révolution française, le décalage permanent entre l'action gouvernamentale et le mouvement des sujets actifs dans la résistance civile. L'auteur met en exergue les ressources propres de sentiments, d'actions et de paroles des "sans" (sans-papiers...), véritables "sans-culottes" contemporains. En s'inspirant de certaines dynamiques propres à la Révolution française, il décrit les potentialités novatrices du lien entre acteurs, spectateurs et législateurs qui se déploie actuellement au sein des mouvements sociaux.
Porte-parole des sans-papiers africains réfugiés dans l'église Saint-Ambroise puis au théâtre de la Cartoucherie de Vincennes, l'auteur retrace les luttes de ce collectif de clandestins dont la revendication est de vivre au grand jour et d'obtenir la régularisation de tous. Outre leur grève de la faim ce témoignage retrace l'appel à la solidarité avec les Français, l'action des médiateurs et l'organisation d'un des premiers mouvements sociaux en France porté par les immigrés eux-mêmes.
Le mémoire porte sur la législation en matière d'immigration que l'Espagne et l'Italie ont mise en place depuis les années quatre-vingt. En ce qui concerne l'Espagne l'auteur aborde la notion de "condition juridique" de l'étranger du point de vue de la Constitution nationale, du droit international et des droits de l'homme. De même, à la lumière de la position juridique de l'étranger en Espagne, on arrive à établir des comparaisons avec le droit italien afin de définir les conditions préalables aux droits de résidence et de travail des migrants. Enfin, l'auteur s'interroge sur l'existence d'une effective politique migratoire communautaire, sur la compétence des institutions communautaires ainsi que sur les exigences mises au jour après le traité de Schengen dans ces deux pays.
Les «sans-papiers de l'église Saint-Bernard», à Paris, ont été au premier plan de la vie politique française et à la une des médias pendant plusieurs mois. L'article retrace les principales étapes du mouvement des sans-papiers. Il propose, ensuite, une analyse des caractéristiques socioculturelles et économiques de ces immigrés venus de l'Afrique sub-saharienne. Enfin, il apporte des éléments nouveaux de réflexion sur les dysfonctionnements des politiques migratoires dans leur tentative de régulation des migrations internationales.
Historique des migrations de travailleurs Polonais, Italiens, Algériens et particulièrement des Marocains qui sont venus dès 1912 extraire le charbon dans les mines des bassins houillers de la région Nord-Pas-de-Calais. Outre les incidences de la colonisation l'auteur décrit le contraste de ce recrutement par l'ONI, l'arrivée en France de ces émigrés, les plans de reconversion, l'obtention du statut du mineur, la grève de 1963 et celle de 1987, leurs conditions de vie, leur métier et leur installation durable. Exercice de reconstruction de la mémoire collective d'une communauté ouvrière, cette étude retrace également l'histoire régionale de la reconversion industrielle des Houillères.
L'été 1996 restera marqué dans l'actualité française par un événement vite devenu une "affaire politique" : l'évacuation, le 23 août, des 220 sans-papiers africains réfugiés dans l'église Saint-Bernard de Paris, dont dix étaient à leur cinquantième jour de grève de la faim. Cette revue de presse analyse la suite de cette affaire : régularisations accordées, prise de position de magistrats, mobilisation des avocats, dysfonctionnement des mécanismes d'arbitrage des conflits, mise en lumière des incohérences législatives...
Cet article est consacré à l'étude du mouvement de grève qui a éclaté en 1992 aux Etats-Unis (Californie) parmi les installateurs de murs de pierres sèches, une activité exercée essentiellement par des Mexicains. Les causes du conflit, ses développements, sa condamnation conformément au Racketeer Influenced and Corrupt Organizations (RICO) Act sont examinées pour révéler, à travers l'ampleur qu'a pris cette affaire, comment ce mouvement de revendication a pu être considéré comme un délit au regard de la législation américaine.